A l'Estanquillo, petit barrio d'Hermigua

Ignorant les drames et les actions humaines, les flancs du volcan protègent ici une vie rustique et difficile: cultures en terrasse sur de toutes petites parcelles, terres gagnées sur le relief, chèvres et poules sous bonne garde, vergers de fruits exotiques, palmeraies bien irriguées, l'eau est très présente, retenue par un barrage en travers du barranco ou courant le long de petits canaux qui fredonnent.

Ce matin, en marchant avec Catherine, nous rencontrons Sergio qui monte vers sa parcelle donner une poignée de grains de maïs à ses chèvres. Comme Catherine s'étonne de ne pas voir de ruban rouge sur les cornes de ses animaux il nous raconte que ce sont les gens qui s'extasient avec envie sur les troupeaux qui attirent le mauvais oeil La même chose peut arriver à un enfant nouveau né et pour éviter cela on leur fait porter du rouge qui détourne l'attention du "malin". Les anciens connaissent et pratiquent cette coutume, certains savent pourquoi d'autres pas, tous la respectent.

Sergio nous indique le chemin pour traverser le barranco au milieu d'une végétation de bananiers, d'ignames, de ronces et de roseaux. Mais quelle vue sur le Roque de San Pedro et son acolyte plus petit San Marco !!

Ici les grandes roches ont des noms d'églises de la chrétienté, elles ont aussi la magnificence des grandes figures tutélaires. Je crois que ce sont elles qui veillent sur les hommes et les bêtes...