Après la chaleur étouffante de la Capitale, nous voici en un jet d'air près du Lac Inlé, situé en altitude...nous avons même froid pour notre première nuit! La pluie vient de cesser, la semaine dernière les randonneurs se sont gelés sur les campements...
Notre logeuse est une femme d'affaire: très vite elle nous alpague, nous demande de régler d'avance, nous vend une sortie en bateau sur le Lac avec force explications et croquis du Lac, l'esprit brouillé par tant de précipitation , nous achetons l'excursion pour le lendemain. Après un long trajet matinal en bateau, emmitouflées dans nos vêtements chauds et la couverture supplémentaire , le gilet de sauvetage, méconnaissables, nous sommes gelées, émerveillées, enthousiastes, notre matériel de dessin dans un petit sac, notre jeune guide nous arrête dans les jardins flottants, un peu à l'écart des voies de navigation, à l'heure où les enfants partent à l'école en barque, nous trouvons une vue incroyable sur une maison qui s'ouvre et se ferme en grand grâce à tout un pan de la façade qui se relève, comme le coté d'une camionnette de commerçant ambulant...Autour de nous, le silence est revenu, le clapotis de l'eau se fait plus doux, les plates bandes flottantes et cultivées gondolent lentement à droite et à gauche... des jardins flottants, qui fluctuent en même temps que le niveau de l'eau, sorte de matière végétale spongieuse faite de végétaux empilés en couches depuis des siècles et qui nourrissent les habitants de ces lieux. Les paysans-pécheurs vont au champ en barque, circulant entre les plates bandes sur lesquelles on ne peut pas poser le pied.... De grandes tiges de bambous plantées ça et là dans les fonds vaseux les maintiennent dans des alignements souples et sinueux.
En arrière plan, les montagnes qui enserrent le Lac, et d'un bout à l'autre de la journée, une merveilleuse lumière.
Voilà bien du temps écoulé depuis le dernier article... A ma décharge, je dois dire que la rédaction des textes et l'insertion des images ont changé sur le blog et ça déstabilise ... il en faut peu pour bousculer mes quelques connaissances et tout mettre en pièce... Ceci aura donc valeur de test...
Pour revenir sur les évènements de ces derniers mois, je n'ai encore rien dit ni publié sur mon voyage en Birmanie... Deuxième contact avec l'Asie après l'Inde, je découvre un pays où les gens sont calmes et souriants, les conducteurs décontractés malgré l'état des routes, le trafic rassurant. Ouf!! on se sent bien dans le taxi qui nous conduit dans notre "guest house" à Yangoon, dans la "52th Street".
Aux "Three Seasons" nous passerons quelques nuits, déjà chaudes, la température me rappelle les nuits d'août à Toulouse: pas d'air, 28 degrés au minimum, des moustiques si on ouvre la fenêtre, le bruit du ventilateur si on l'allume, le rhume assuré au bout de la nuit... Peu importe on a un peu perdu le sens de l'heure on retrouve les amis de Ghislaine pour aller jeter un premier coup d'oeil à la ville et sa trépidante animation, direction La grande Pagode Swhé Dagon, merveille parmi les merveilles... une puissante expression de la ferveur des Boudhistes, une manifestation dorée de l'importance de la religion dans la vie de tous les jours. Nous dinons dans la rue, je trouve tout " inmangeable "..
Le lendemain, nous prenons le "train bleu " il i fait une boucle dans la banlieue de Yangoon et est vraiment un moyen de transport local et très populaire. Nous assistons à une scène curieuse : une équipe de 7 ou 8 femmes Sud coréennes très bavardes , vêtues de chapeaux colorés, enrubannées, déboulent dans le train, distribuent des bonbons aux adultes et aux enfants, elles prennent les gens en photos avec un Polaroïd pour les offrir et avec de larges sourires font de l'évangélisation, ce sont des missionnaires de Jésus!! Leur allure excentrique et joyeuse n'est pas une anomalie dans ce contexte; les birmans sont vraiment gentils, ils sourient disent merci, mais ils sont habitués et ils n'en pensent pas moins... Au pays de Bouddha et de la dictature militaire tout le monde pense pareil...